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l’argent suite


et la part du spirituel. Mais qu’avec les mauvais athées elle n’ait jamais fait des bons chrétiens, voilà le secret, voilà la réserve, voilà le mystère, et la part du temporel et de l’administration. Et nous savons très bien qu’elle ne fera point de Félix un chrétien comme Polyeucte et Pauline et même nous savons très bien qu’elle ne fera pas de Félix un chrétien comme elle en eût fait un de Sévère.

§. — Je me réjouis fort qu’il y ait des catholiques à l’École Normale, mon jeune camarade, (surtout quand je sais que ces jeunes catholiques sont de bons chrétiens). À une seule condition : C’est précisément que ces catholiques ne pactisent pas avec M. Lavisse. Et qu’ils ne traitent pas, et même qu’ils n’engagent pas la conversation avec lui. Je ne serais pas surpris, quand M. Lavisse a vu qu’il y avait à l’École Normale un fort contingent de catholiques, qu’il ait résolu de faire avec eux le gentillâtre et le galantin. C’est l’a b c de l’art de gouverner ; et ces libéraux sont tous ainsi. Mais que notre jeune camarade en croie ma vieille expérience : Premièrement Lavisse, qui a trompé tout le monde, trompera aussi les catholiques. Nous savons, nous, comment il s’y prend pour tromper. Comme il nous a trompés dans le dreyfusisme, quand nous étions jeunes, ainsi il trompera ces jeunes gens dans le catholicisme. Deuxièmement, (et ceci est tout à fait général), deuxièmement les catholiques n’ont jamais rien gagné et ne gagneront jamais rien à pactiser, à traiter, à causer avec des politiciens. Et c’est bien fait pour eux. Et c’est

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