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dans les conseils du gouvernement universitaire. On ne saura jamais ce qu’un froncement de sourcils de Herr aura fait, ce qu’il aura eu d’influence sur les destinées de la troisième République. Car Herr fronce aisément ses gros sourcils ; et il gonfle volontiers sa grosse voix ; et il jure et il sacre : et les Nom de Dieu font sa ponctuation la plus modeste ; et M. Lavisse, qui ne s’y connaît pas beaucoup, croit que c’est cela de la force, et que c’est cela du courage, et que c’est cela de l’énergie.

§. — Comment se taire, d’autre part, et comment les passer sous silence, quand on sait que de l’autre côté, par la liaison de Herr avec Jaurès, et avec d’autres, ce petit groupe normalien est devenu le point d’infection politique, le point de contamination, le point d’origine de virulence qui a corrompu, qui a empoisonné le dreyfusisme, le socialisme, l’esprit révolutionnaire même. De sorte que le couple Herr-Lavisse, jouant à volonté, par l’un ou l’autre de ses deux termes, dans le monde socialiste ou dans le monde bourgeois, y a obtenu dans l’ensemble les quelques résultats suivants. Dans ces sortes de liaisons ce sont toujours les vices qui passent, et jamais les vertus. Ils ont trouvé moyen d’inoculer au dreyfusisme les vices de la raison d’État, au socialisme les vices bourgeois, au gouvernement les vices de désordre. Et à tous les trois les vices de la bureaucratie intellectuelle. Au lieu de pousser chaque ordre dans son sens et dans sa nature et vers son point de perfection, ils ont dénaturé chacun de ces ordres en y insérant les

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