Page:Cahiers de la Quinzaine, 14e série, n°9-11, 1913.djvu/133

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
l’argent suite


petit Thiers. Celui qui ne se rend pas a raison contre celui qui se rend, c’est la seule mesure, et il a raison absolument, je veux dire que la raison qu’il en a est un absolu, et que l’excédent pour ainsi dire qu’il a sur l’autre, l’écart, l’emportement qu’il a sur l’autre est un absolu. Quant à ce que un homme comme Proudhon aurait fait d’un misérable comme Jaurès, si le volumineux poussah lui était tombé entre les mains, il vaut mieux ne pas y penser.

§. — Nous demanderons à Mathiez ce qui se passait, sous la Convention Nationale, et comment on traitait les ennemis de l’intérieur. La politique de la Convention Nationale était de frapper les têtes, (les mauvaises têtes). On ne remarque pas assez que cette politique n’est pas seulement la seule, qu’en outre elle est une politique d’économie et même la seule politique d’économie, que c’est elle qui est la politique pacifiste et la politique humanitaire. C’est celle qui coûte le moins. C’est celle qui épargne le plus. C’est celle qui revient le moins cher ; et en hommes, et en argent. Tous les régimes de faiblesse, tous les régimes de capitulation devant l’ennemi sont aussi ceux des plus grands massacres de la population militaire et de la population civile. Rien n’est meurtrier comme la faiblesse et la lâcheté. Rien n’est humain comme la fermeté. C’est Richelieu qui est humain littéralement et c’est Robespierre qui est humain. Les régimes de lâcheté sont ceux qui coûtent le plus au monde, et en définitive ce sont ceux qui peuvent finir et les seuls qui finissent réelle-

129