Page:Cahiers de la Quinzaine, 14e série, n°9-11, 1913.djvu/109

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l’argent suite

§. — Il n’était pas question d’être paciflste, dans ce temps-là. Tout le monde était à la guerre, tout le monde faisait la guerre. Il est vrai que c’était la guerre civile et elle a toujours eu des charmes. La guerre a des douceurs à nulle autre pareilles. Il n’y a que les radicaux qui ne faisaient pas la guerre. Ils attendaient dans une sorte de tremblement sénile, politique, parlementaire, électoral, que tout le monde fût éreinté pour dépouiller tout le monde. C’est ce qui est arrivé et c’est toute l’histoire de ces quinze dernières années. Nous avons connu une Chambre où il n’y avait qu’un seul député dreyfusiste et c’était Vazeille. Vazeille est ce qu’il est, mais il est le seul député qui ait marché droit d’un bout à l’autre de l’affaire Dreyfus. Aussi aux dernières élections, ou aux avant-dernières, il faillit être déboulonné de Montargis, je dis déboulonné comme député, par un Juif extrêmement riche et naturellement radical. Et les radicaux l’appelaient ce curé de Vazeille.

§. — Tout le monde en ce temps-là était militaire, et militariste. Nous formions deux ardentes armées. Également honorables au point de vue de la guerre. Également honorables au point de vue du sport. Il n’y avait que les radicaux qui n’avaient point trouvé place dans ces deux immenses armées. Ils se préparaient seulement à ravager le champ de bataille, à dépouiller les blessés et les morts.

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