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épuisement, pour la remplacer mieux et d’un remplacement ainsi moins provisoirement définitif, jusqu’à l’heure ainsi moins passagère où elle serait à son tour absorbée, résorbée, assumée par sa suivante et par cette nouvelle.

Dans l’hypothèse du progrès linéaire discontinu, chaque métaphysique présente et présentement définitive s’anéantirait instantanément, à un moment donné, laissant la place parfaitement vide, et libre, devant la métaphysique suivante, qui occuperait absolument tout, elle-même pour un temps totale et définitive. Et ainsi de suite.

Au contraire et de même, dans l’hypothèse du progrès linéaire continu, contraire comme continu, mais identique au titre de linéaire, chaque métaphysique présente et présentement plus réellement définitive, comme alimentaire irait nourrir la métaphysique suivante, qui ainsi nourrie, ainsi gonflée de sa métaphysique précédente, et par elle et de proche en proche de toutes les métaphysiques antérieures, à son tour, toute pleine de toutes les métaphysiques précédentes, emplirait, nourrirait, gonflerait toutes les métaphysiques à venir dans les siècles des siècles.

Ces deux hypothèses, l’hypothèse du progrès linéaire discontinu, et l’hypothèse du progrès linéaire continu, peuvent sembler fort différentes à qui les examinerait au point de vue de leur mécanisme intérieur, de leurs mécanismes respectifs ; mais à ce point de vue même il ne serait pas difficile de démontrer que leurs mécanismes ne sont point aussi étrangers l’un à l’autre qu’ils veulent bien le paraître, et nous aurons sans doute à le démontrer quelque jour, et à un autre point de vue ces