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où l’entendaient les anciens Hellènes, — ce serait être inintelligent de cette sorte particulière qui se contrarie assez justement, — au sens de ajusté, — à la sorte dont les anciens Grecs étaient intelligents, — c’est ne pas entendre ce que parler veut taire que de s’imaginer qu’il y aurait une espèce de succession des métaphysiques, une tradition, une transmission linéaire, un progrès, un perfectionnement linéaire des métaphysiques défini ainsi que chaque métaphysique suivante ou bien anéantirait chaque métaphysique précédente ou bien utiliserait chaque métaphysique précédente, l’utiliserait en s’en nourrissant, l’épuiserait pour asseoir dessus cette nouvelle métaphysique, laquelle nouvelle tiendrait la place et régnerait souverainement comme définitive jusqu’au jour où sa suivante de semaine à son tour la traiterait très exactement comme elle-même aurait traité sa précédente.

Ce serait commettre l’erreur la plus grossière et proprement la plus barbare que de s’imaginer que, en matière de métaphysiques, il y aurait, et il n’y aurait que, une succession linéaire des métaphysiques ainsi définie, soit linéaire discontinue en ce sens que chaque métaphysique suivante anéantirait, annulerait chaque métaphysique précédente, la mettrait à zéro, elle-même absolue, totale et définitive jusqu’à l’heure du temps, jusqu’à l’heure passagère où elle-même annulée à son tour elle céderait la place, la même place, et totalement, à sa suivante elle-même, à la nouvelle, appelée, destinée à régner du même règne dans le même royaume, soit linéaire continue en ce sens que chaque métaphysique suivante assumerait pour ainsi dire, absorberait sa précédente, s’en nourrirait par épuisement, et jusqu’à