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notoires, je ne dis pas par les savants les plus renommés, les plus célèbres, les plus glorieux : cela ne prouve généralement rien, sinon que généralement ce ne sont pas les meilleurs. Ni les sérieux. Je laisse les grands faiseurs. Et les petits. Et il faut laisser M. Moissan et M. d’Arsonval aux grandes et aux très grandes publicités, notoirement à celle du Matin. Je dis les articles et les fractions d’articles qui nous sont apportés directement par des savants sérieux, véritablement savants, véritablement modernes. Ces articles et ces fractions d’articles sont pleins et bourrés de théologies et de mythologies antiques et anciennement modernes. Pour qui sait lire, car naturellement il faut savoir lire, un peu, et entendre les langages. Le langage a changé, — et encore. — Mais il suffît de savoir lire un peu et ce n’est au plus qu’une question de langage. Pour ma part, j’ai lu avec beaucoup d’intérêt un assez grand nombre d’articles théoriques et de science pure sur l’électricité, ou peut-être faut-il dire sur les électricités, notamment sur les électricités nouvelles, articles contribués par quelques-uns de nos camarades, scientifiques, par les hommes les plus profondément et les plus sérieusement savants, scientifiques, et modernes, où particulièrement les nommés ions recevaient tant de qualités, tant d’aptitudes, et de species, et de subtilités malicieuses qu’il ne faut pas dire seulement que l’on en faisait autant de petits bonhommes, comme nous, mais qu’il faut dire que les anciens Grecs n’eussent jamais osé donner autant d’attributs, si riches et si intelligents, à des petits bons dieux. Toutes ces grandes théories modernes et prétendues modernes, pour qui sait un peu lire et pour qui sait un peu d’histoire de la philo-