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à la situation faite à l’histoire des religions dans le monde moderne. Mais aujourd’hui je préfère passer tout de suite à la proposition deuxième.

2o les métaphysiques des plus célèbres philosophes grecs et celles de quelques notoires modernes qui se sont livrés aux mêmes jeux d’esprit sont des logomachies aussi creuses et aussi vides que leurs « physiques » [.]

C’est ici, amassée en ce bref deuxième paragraphe, une véritable fourmilière de questions, que nous retrouverons toutes. Et d’abord s’il est vrai que les physiques des Grecs et celles des anciens modernes soient aussi complètement épuisées, aussi passées, aussi dépassées que le dit notre collaborateur, aussi abolies, aussi creuses, et pour ainsi dire aussi pleinement vides, et même, ce qui déjà serait totalement différent, si elles seraient aussi complètement vidées. Pour moi, ce qui m’empêche de le croire, c’est que quand je dépouille, comme on doit le faire, la Revue générale des Sciences pures et appliquées, que je dépouille très régulièrement, ce qui me frappe d’abord, ce qui frappe invinciblement, c’est que mis à part les articles ou les fractions d’articles qui sont de renseignements de détail de faits et notamment de faits d’expérience, — et encore, — et les articles ou les fractions d’articles qui sont de renseignements pratiques et particulièrement techniques, tout ce qu’on nomme la science pure, c’est-à-dire le jeu des systèmes et des hypothèses, des explications et des théories, tout cela est plein, est bondé, est bourré des plus anciennes mythologies physiques et métaphysiques. Je dis les articles et les fractions d’articles qui nous sont directement apportés non point par les savants les plus