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seule de ces adages emporte un fonds de raison plus ou moins palpable qui a dû leur acquérir dans la conversation familière le caractère de chose jugée. Ne serait-ce rien, pour une statistique qui a bien sa valeur, que de parvenir à faire le relevé de toutes les maximes qui forment le fonds de roulement dans la mémoire d’une société, pour la direction ordinaire de l’esprit et du cœur ? Un tel inventaire n’est certes pas à mépriser, même pour le moraliste ; et si mince que soit aujourd’hui ma petite contribution, je pourrais en tirer déjà bien des aperçus de quelque valeur, n’était que j’éprouve une antipathie très-prononcée pour les avant-propos.

Je m’en vais toutefois faisant quelque chose de pareil, à force de m’être laissé dire qu’il me fallait une préface pour ma seconde édition ; et c’est justement pourquoi je n’irai guère plus loin que cette indication apologétique de la fantaisie qui a donné naissance au volume que voici.

Que si quelqu’un (comme il se pourrait bien faire) ne laissait pas de demander encore : À quoi bon ? je répondrai que :

1oJe ne considère personne comme obligé de se procurer mon livre, dont j’avoue ne pouvoir affirmer que le besoin s’en fît généralement sentir. Ceux qui en auront fait l’acquisition donneront, s’ils le veulent, les motifs de leur démarche ; et quelques-uns