Page:Cafiero - Anarchie et Communisme, paru dans Le Révolté, 13 novembre 1880.djvu/9

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Le Communisme, la question qui nous occupe plus spécialement aujourd’hui, est le second point de notre idéal révolutionnaire.

Le Communisme actuellement, c’est encore l’attaque ; ce n’est pas la destruction de l’autorité, mais c’est la prise de possession, au nom de toute l’humanité, de toute la richesse existant sur le globe. Dans la société future, le communisme sera la jouissance de toute la richesse existante, par tous les hommes et selon le principe : De chacun selon ses facultés, à chacun selon ses besoins, c’est-à-dire : De chacun et à chacun suivant sa volonté.

Il faut cependant remarquer, — et ceci surtout en réponse à nos adversaires, les communistes-autoritaires ou Étatistes — que la prise de possession et la jouissance de toute la richesse existante doivent être, selon nous, le fait du peuple lui-même. Le peuple, l’humanité, n’étant pas des individus capables de saisir la richesse et la tenir dans leurs deux mains, on a voulu en conclure, il est vrai, qu’il faut, pour cette raison, instituer toute une classe de dirigeants : de représentants et de dépositaires de la richesse commune. Mais nous ne partageons pas cet avis. Pas d’intermédiaires, pas de représentants qui finissent toujours par ne représenter qu’eux-mêmes ! pas de modérateurs de l’égalité, pas davantage de modérateurs de la liberté ! Pas de nouveau gouvernement, pas de nouvel État, dût-il se dire populaire ou démocrate, révolutionnaire ou provisoire.