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j’ai à écrire, l’insuffisance de mes connaissances en droit musulman, et leur ai offert mes notes, qu’ils ont refusées par délicatesse, quoiqu’ils eussent pu en faire un meilleur emploi que moi. Depuis, ils ne m’en ont pas moins réitéré leurs bienveillantes invitations ; alors, je me suis laissé entraîner à écrire pour le Public ; tout ce que je viens de dire, ne tend qu’à exposer mes titres à son indulgence.


V


Mais il en coûte pour publier quelque chose ; aussi, ai-je dû restreindre les proportions naturelles de l’objet de ma publication, tout en donnant à mon travail le développement nécessaire pour qu’il fût traité clairement : celui que j’ai choisi m’a paru assez intéressant, parce qu’il présente le droit musulman sous son véritable jour, et que, parmi les matières auxquelles il touche, certaines n’ont encore été abordées, que je sache, par aucun Européen.


VI


Les sectateurs de l’islamisme, soumis à la domination ou à l’influence chrétiennes, se comptent par millions. Tout ce qui peut contribuer à leur assimilation avec nous ne doit pas être indifférent aux Souverains chrétiens que Dieu a appelés à les gouverner. Avec les mêmes lois que celles qu’ils ont aujourd’hui, ils ont été, pendant sept cents ans, le plus grand et le plus civilisé des peuples de l’Occident ; ils avaient alors des magistrats qui ne relevaient que de leur conscience et qui savaient appliquer l’esprit et non pas seulement la lettre de la loi.


VII


Parmi les ouvrages remarquables qui ont été publiés en Europe sur le droit musulman, figure la traduction de Sid-Khalil par M. Perron. Il faut avoir étudié à fond la langue arabe, avoir longtemps