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PRÉFACE




I


L’ouvrage que je présente au Public n’est point une œuvre de style : je n’ai pas cultivé les lettres. Il me paraît devoir être apprécié au point de vue des notions scientifiques qu’il contient. Un sujet pris dans un monde nouveau pour les Européens, et qui laisse encore un vaste champ d’études à ceux que séduit la recherche de l’inconnu, m’a peut-être entraîné dans la diffusion ; mais, si j’ai été clair, le résultat cherché est atteint : la concision dégénère souvent en obscurité, et n’est quelquefois que de l’adresse à éluder une explication qu’on ne peut donner.


II


Des savants européens, aussi distingués qu’infatigables, ont depuis longtemps dévoilé le droit musulman ; mais le dernier mot n’a pas encore été dit ; car les principes de ce droit sont épars et noyés dans de volumineux manuscrits, qu’il est difficile de se procurer et qu’on ne peut compulser qu’avec beaucoup de temps et de patience, et ils n’y sont ordinairement indiqués qu’implicitement, ce qui met le lecteur dans la nécessité de les deviner. — Quant aux docteurs musulmans, ils tiennent trop à leur prestige, pour éclaircir ce qui est obscur, et en faciliter ainsi l’accès au vulgaire.


III


Rechercher ces principes, les coordonner, les offrir comme un autre fil d’Ariane à quiconque veut pénétrer dans le dédale de la