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essentielle, parce que beaucoup de traducteurs ont pris l’imâm, c’est-à-dire le cadi, pour le souverain : lorsque les jurisconsultes veulent indiquer spécialement le souverain, ils l’appellent essoulthâne-el-a’âdhom, celui qui est investi du pouvoir suprême.




CHAPITRE VI

Forme gouvernementale à l’époque du Prophète, des quatre premiers kalifes et depuis ces derniers


Sous Mahomet et ses quatre premiers successeurs, le gouvernement était théocratique. Il réunissait le culte divin et l’amour des lois. Le prince était un pontife, les magistrats étaient des prêtres. Ce gouvernement est encore en vigueur chez les Chites ou sectateurs d’Ali, qui admettent comme dogme el-imama, ou la succession légitime des kalifes, au spirituel et au temporel, par Ali, et Fathima, la fille de Mahomet.

Depuis la mort d’Ali, et à part ses sectateurs, le gouvernement a été et est encore, chez les musulmans sounnites, une monarchie soumise à une constitution unique : le Koran avec la tradition.