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IX


Mon ouvrage, quant à la doctrine, a été puisé tout entier aux sources arabes. Lorsque j’en ai eu arrêté le plan, je l’ai soumis au cadi actuel de Mascara, Sid-Dahou-bel-Bedoui, dont le savoir est incontesté. Il m’a prêté un concours loyal et désintéressé, et m’a mis en relations avec d’autres savants qui m’ont également donné leur aide : à lui et à eux, je témoigne ici toute ma reconnaissance.

J’ai cité plusieurs axiomes et anecdotes, que l’on ne trouve pas dans les manuscrits, mais qui sont de tradition parmi les jurisconsultes.

Cet ouvrage passe en revue, d’une manière sommaire, le droit musulman dans toutes les sectes, et, pour les détails, il se rapporte à la doctrine malékite.


Les juristes arabes dont j’ai consulté les œuvres, sont :


Abou-l-Kasem-Salamoune-Ibn-’Ali-ben-Salamoune, mieux connu sous le nom d’Ibn-Salamoune. Il était cadi à Cordoue, dans le ve siècle de l’hégire. Son livre intitulé : Kitâb-el-mounedh-dhom lil-hokkâm, est le guide de presque tous les cadis malékites. Un dicton porte, en arabe vulgaire : Elli ’ând-hou Ibn-Salamoune fi krezane-t-hou mah’soûb qadhi b’ámamthou : Celui qui possède le livre d’Ibn-Salamoune dans sa bibliothèque, est compté pour cadi ayant reçu le turban d’investiture. Ce qui veut dire que celui qui possède l’esprit et l’étendue du livre d’Ibn-Salamoune, doit être réputé cadi parfait ;


Abou-l-M’aali, cité par Ibn-Salamoune, chap. El-qadha. Il est auteur d’un livre de principes de droit intitulé : Kitâb el-ouaraqat ;

    que la loi protège la femme, dans sa liberté, sa dignité et sa personne, au moins tout autant que le Code Napoléon. Cela démontre que des hommes haut placés, et recommandables par leurs talents et leurs lumières, ont, de bonne foi, puisé la loi musulmane dans les mauvais procédés que les maris arabes de la basse classe ont pour leurs femmes, c’est-à-dire dans les infractions à la loi.