Page:Cadou - Poèmes choisis (1944-1950), 1951.djvu/25

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Cependant la neige tombe
Et par l’huis entrebâillé
Des étoiles d’argent nimbent
Le front blanc de sa moitié

— « Pour la nuit ou bien pour l’heure
« Nous n’avons place pour toi
« Couchez-vous si ça vous chante
« Dans l’étable qui est là

Et du doigt désignant l’ombre
Il referme à double tour
Le battant de son auberge
Et la porte de son cœur

Mais la nuit malgré les rires
On entend bien des clameurs
Nom de Dieu ! dit l’aubergiste
Y a le feu dans ma demeure

Il bouscule la servante
Et s’acharne sur la clé
Dans la nuit la neige bouge
Comme feuilles de laurier

Rassuré il se rapproche
De l’étable des rôdeurs
Il voit double il se raccroche
Aux piquets de la clôture