Noella porte la main à sou cœur et jette un grand cri
Mon cœur est glacé d’épouvante, je me meurs.
(La nourrice la reçoit dans ses bras)
Marck
Misérable! avec tes vers lugubres; tu rends ma fille malade. Pourquoi es-tu revenu, pourquoi ne pas chanter comme autrefois ?
Brann
Pardonnez !
Premier Seigneur
Ne le punirez-vous pas de jeter ioi le deuil et l’ef- froi ?
Brann
Je suis maudit, Merlin avait raison, il m’avait dit : « Ma harpe a ses cordes brisées. Elle ne sau- rait plus accompagner le triomphe des blondes épousées, des batailles et des tournois, j’aurai beau la frapper de mon rameau d’or, ma harpe désormais ne chante que la mort. J’aurais dû refuser l’instru- ment redoutable, mais j’espérais toujours que mon amour serait le plus fort et viendrait à bout de la prédiction fatale... Pardonnez-moi, ô Noella.
Marck (regardant sa fille)
Misérable ! Ton chant de mort a impressionné et rendu malade ma fille adorée....
Noella (de plus en plus pâle)
Comme je souffre !