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NOELLA à part,

Ce chant de mort me fait mal. Je ne suis qui m’avertit, mais je présage quelque chose de terriblement triste.

Brann continue à chanter comme malgré lui

Tous les morts du combat gisent sur l’herbe, verte Le regard tourné vers le ciel. La plaine au loin s’étend de cadavres couverte, La uuil les couvre tous d’un calme solennel.

Premier Seigneur

Quelle, triste poésie ! Chacun sait que dans les guerres il y a des morts : Seigneur Mark, donnez-nous à boire et foin de ses rapsodies ennuyeuses !

Margk

Brann, tu nous chante un De profanais : voyons, as-tu donc oublié tes chants d’autrefois ? Tu t’étais, l’autre fois, montré meilleur poète.

Brann les yeux fixés vers la terre

Je suis victime d’un noir enchantement.

(Il se remet à chanter d’un air sombre)

Un cri rauque soudain a traversé l’espace

Dans les airs un vol pesant, passe

Puis lourdement s’abat.

Voici les hôtes noirs : viens-t-on corbeau vorace

Pour toi, c’est le festin, la tête, le sabbat !

Mark

De grâce, chante-nous autre chose ; tes vers sentent la mort à plein nez, c’est agaçant à la fin.