SCÈNE II
BRA.NN frappe à la jiorto
Salut, Merlin, barde enchanteur ; ouvre à un
voyageur harassé, perdu dans ces montagnes.
Guidé par je ne sais quel aDge du ciel, j’ai pu enfin découvrir ta retraite.
Merlin (de L’intérieur de la cabane)
Je n’ai plus besoin de salut de personne. Etran- ger, poursuit ton chemin.
Brann
O toi, plus célèbre qu’aucun roi, dont la gloire a franchi les mers les plus lointaines, laisse un pauvre chevalier poète t’apporter le tribut de son hommage et de son admiration.
Merlin
Laisse-moi, la gloire n’a qu’un temps ; seules durent les souffrances.
Brann
Eh ! quoi, tu me refuserais une place à ton foyer.
Merlin paraît sur le seuil
Je n’aurai à t’offrir qu’un pain noir arrosé de mes pleurs, des racines sauvages et l’eau du torrent.
(Il lui fait signe d’entrer)
Brann
Cela me suffit ; de grâce, écoutez-moi.
Merlin
Chevalier, poète, as-tu dit ? (rêveur) La race des chanteurs n’est donc pas morte encore ? Que veux-tu ?