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Les chefs vaincus, chargés de fers,
Précédaient ton char de victoire,
Et les échos clamaient ta gloire
Au fond des bois, au bord des mers.

Marck

Ton chant a une allure fière ; tes vers ont un vol altier : jamais, je n’en ai entendu de semblables.

Brann, continuant

Mais la gloire n’est pas seule à charmer ta vie,
Ô, seigneur valeureux, et plus d’un roi t’envie
Depuis longtemps et chaque jour
Celle dont la beauté radieuse illumine
Tes tournois et ta cour.
La fleur qui croît aux arceaux de ta tour,
Plus belle que la rose ou la blanche aubépine,
Fleur des jardins du ciel au doux parfum d’amour.

Noella, à part

Jamais pareil chant n’a charmé mon oreille. Il me semble que dans mon cœur murmure je ne sais quelle chanson d’amour et de printemps.

Brann

Ô fleur dont va bientôt éclore
Le merveilleux calice blanc
Qui va s’entrouvrir en tremblant
Au premier baiser de l’aurore.

(Tous regardent Brann et le félicitent. Les seigneurs restent froids).
Marck

Bravo ! ô toi le meilleur des chanteurs.

Noella, à Marck

Jamais nous n’avons entendu au château plus fière cantilène, n’est-ce pas mon père ? Bravo chevalier.