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VII


Elle redescendit dans Paris qui venait de s’éclairer pour le soir, et se sentit un peu réchauffée par la vue des passants nombreux et des boutiques brillantes. Mais elle était exténuée ; elle avait faim ; elle sentait surtout l’impérieux besoin de se poser quelque part où retrouver un instant le confortable de la vie, pour y prendre un parti. Elle chercha du regard un restaurant, en vit un, de bonne apparence. Il y avait sur l’enseigne « salons et cabinets » puis, à côté, un petit escalier par lequel on montait sans passer par la boutique. Elle s’y engagea et entra dans le premier des cabinets dont le garçon lui ouvrit la porte. Elle se jeta sur le canapé, devant la table, pendant que le garçon, lestement, mettait deux couverts et lui laissait la carte. Quand il fut sorti, elle dénoua les brides de son chapeau, humecta ses tempes et ses yeux d’un peu d’eau, respira, puis, comprenant qu’elle allait avoir là une dépense à solder, et que d’autres dépenses allaient suivre, elle ouvrit son porte-monnaie. Trois louis, quelque menue monnaie, et voilà tout : avec cela, aux doigts, elle avait des bagues ; au côté, une montre ; aux oreilles des boutons de diamants. C’était de quoi faire quelques centaines de francs. Et après ?

« Après ! se dit-elle je veux être plus riche que ma