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V


Cependant ce même jour, vers cinq heures, Edmée vit apparaître son père, à la porte de sa chambre d’hôtel. Il avait l’air simple et digne.

– Ma fille, lui dit-il, je viens vous chercher, car les parents doivent avoir plus de raison que leurs enfants. Vous êtes dans l’âge des passions : des circonstances particulières de naissance et de fortune vous ont poussée à un mariage disproportionné… je ne vous ferai point de reproches ; entre nous ce seraient de vaines paroles. Mon devoir de père a été, je le crois, de consentir autrefois au mariage que vous avez choisi ; j’estime qu’il est aujourd’hui de vous tendre la main. Votre place n’est pas ici, mais chez moi.

— Merci, mon père, répondit Edmée d’une voix qui tremblait légèrement. Vous tenez en effet, vis-à-vis de moi, la conduite d’un père, et d’un gentilhomme. Mais… votre maison est aussi celle de votre femme.

– Ma femme est votre belle-mère ; elle en a les devoirs ; et d’ailleurs, vous la jugeriez mal si vous pensiez que ses sentiments, en cette circonstance, ne sont pas absolument d’accord avec les miens.

– Et ma tante ?

– Votre tante pense comme votre belle-mère, et comme moi.