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IV


Lorsque, onze mois auparavant, le comte le Dam d’Anjault avait reçu la lettre du baron de la Chesnaie, il était allé immédiatement trouver madame de Ré, pour en appeler à son intervention.

La mère, comme la femme du monde, avait vite compris ; son fils s’apprêtait à faire une folie insigne : à perdre son avenir, à perdre celui de la baronne de la Chesnaie, à se river au pied le boulet d’un ménage illégitime, d’une paternité inavouable. Elle ne pouvait ni ne devait le laisser faire. Surtout quand la fortune lui présentait un mari comme M. de la Chesnaie qui voulait garder sa femme, même adultère, et devenir le père de l’enfant dont elle était grosse. Robert, lui avait-elle dit, vous avez, l’an dernier, fait une faute grave : vous avez séduit une femme mariée, jusqu’alors pure et respectable, qui sans vous aurait pu demeurer près de son vieux mari, honnête et sereine. Je ne vous ai pas fait un reproche, parce que quand cet amour a été brisé dans sa fleur, je vous ai vu souffrir et pleurer ; d’ailleurs, je croyais que vous aviez respecté, dans celle que vous aimiez, l’épouse d’un autre ; mais, j’apprends que vous avez le criminel projet d’aller enlever cette femme à son mari, de la perdre à jamais par un affreux scandale, de vivre avec elle et je viens vous arrêter