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QUATRIÈME PARTIE


I


C’était donc vrai ! le rêve s’était accompli !… Elle avait échappé à son geôlier, trompé la surveillance de ses gardiens, e nquis sa liberté !

Sa liberté !

D’abord elle alla s’échouer sur le pont comme stupéfiée. Le bateau marchait ; elle voyait la mer s’ouvrir vaste à l’avant du bateau, et les lumières d’Alexandrie s’estomper dans le lointain, à l’arrière. Oui, c’était vrai.

Son immense soulagement fut suivi de je ne sais quelle étrange sensation d’épouvante. Peut-être était-ce la nuit et le silence, succédant tout à coup aux scènes fantastiques du Baïram, à la fuite vertigineuse avec le Saïs : peut-être le sentiment de la solitude, en face de l’inconnu.

Son costume d’emprunt, quelques bijoux d’usage, de l’or étranger, une poignée de billets français dans ses poches, un faux passeport qu’elle aurait eu besoin de lire, pour savoir dans quel personnage elle venait d’entrer,