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moi, je ne suis bon qu’à aller visiter mes malades et à jouer aux cartes le soir.

— Je serai ici avant trois jours ; ma cause est appelée pour après-demain.

— Votre chambre est toute prête, là-haut, à côté de celle de M. Maurel.

— Partez ! il est neuf heures, dit le curé.

— Adieu ! À demain, mademoiselle Jeanne !

— Bonsoir, mademoiselle ; demain, le docteur et moi, nous travaillerons pour vous.

— Louis, mon ami, ne vous attardez pas trop ! et surtout n’allez pas prendre la traverse, en sortant de Mauguet, pour rattraper la route. Ne craignez pas de vous allonger un peu, pour prendre le chemin le plus sûr.

— Merci.

— Bonsoir.

— Adieu ! adieu !… prenez garde à vos fleurs ! Ils partirent enfin. Le curé, qui regagnait son presbytère, fit quelques pas avec eux et les quitta au détour de l’église. Vers le milieu du village, ils virent, devant une maison d’assez belle apparence, aux murs blanchis, aux volets peints en vert, un homme de haute taille et de forte corpulence, vêtu de gros drap bleu et chaussé de bonnes guêtres, qui recevait les saints des passants, jouait avec ses breloques, et gourmandait autour de lui une petite femme maigre et un gamin d’une douzaine d’années.

C’était Maillot. Aussitôt qu’il avait vu mademoiselle de Mauguet et son cavalier, il s’était rangé le