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à Mauguet, si vous le voulez bien, ajouta-t-elle, car vraiment on n’abuse point ainsi de l’hospitalité.

— Je vous en prie, continuez ! Je m’entends un peu aux exploitations rurales, et rien ne m’intéresse autant que ces détails, au contraire. Voulez-vous que je vous dise ce que j’ai pensé bien souvent en passant le long du Rupt… vous savez, l’autre ruisseau, celui qui sort de la Glane et qui vient faire tourner le moulin ? Eh bien, il me semble qu’en multipliant les barrages, au-dessus de Nieulle, on pourrait presque doubler la force du courant. Ai-je tort, monsieur Maurel ?

— Non certes !… Il y a d’immenses ressources dans votre propriété, mademoiselle, ajouta l’ingénieur. J’en lèverai le plan et… avec le temps, si Dieu le veut, nous ferons merveille ! Vos trois métairies, améliorées et exploitées, peuvent, avant quinze ans, vous donner un revenu égal à celui que rendaient jadis toutes les terres de Mauguet.

— Mais vendrai-je sûrement mon bois, et le vendrai-je assez cher pour entreprendre tout cela ? dit Jeanne avec un accent de doute.

— Je m’en charge, répondit l’ingénieur ; au besoin je l’achèterais.

M. Maurel était un de ces nobles et simples caractères pour lesquels faire le bien est un besoin. Du moment où il apprécia les ressources qui permettaient d’entreprendre, à Mauguet, des travaux utiles, l’amour de l’amélioration et du perfectionnement