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cune décision sans avoir non-seulement son consentement, mais encore son approbation.

Jeanne avait prononcé ces paroles d’une voix émue qu’elle essayait en vain d’affermir. Louis les entendit comme un arrêt de mort.

— Personne plus que moi, dit l’abbé Aubert, ne regrette la résolution du vicomte ; mais puisqu’elle est prise, autant vaut en voir le beau côté. Sa présence ici aurait bien compliqué les choses. Il aurait trouvé de tous côtés des oppositions qu’on vous épargnera.

— Maillot s’émeut déjà beaucoup de vos travaux sur les terres de Mauguet, et de votre activité, dit M. Margerie. Je l’ai vu l’autre jour qui cherchait à lier conversation avec un de vos colons. Avant peu, il s’étonnera bien davantage !

— Pourquoi cela, docteur ?

— Ce matin nous sommes allés faire une petite reconnaissance avec M. Maurel. Savez-vous que les deux cours d’eau, dont vous avez les sources, peuvent fertiliser votre propriété au point de lui faire rendre le double ?

— Oui, mademoiselle, reprit M. Maurel ; en élevant le niveau du ruisseau qui vient des landes, du côté de Nieulle, vous pouvez lui faire arroser près de cinquante arpents. Cela vous donnerait le moyen de créer dans les parties basses de vos landes, et à la place de pâturaux incultes, des prairies magnifiques. Il faudrait établir, de distance en distance, des pêcheries ou réservoirs pour retenir l’eau, faire creuser des rigoles, etc.