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fera honneur à notre maison. Adieu. Dites, je vous prie, aux amis qui vous restent, combien j’ai gardé d’eux bon souvenir. Ce que vous m’apprenez du petit Thonnerel me fait particulièrement plaisir. Un garçon qui a sa fortune à faire pouvait se tourner à cette heure de tout autre côté que du nôtre. Adieu encore ou à bientôt, selon les décrets du Dieu des armées.

« Votre affectionné frère,

« Raoul de Mauguet. »

Novembre 1803.


La phrase qui le concernait fit monter le rouge au visage de Louis. Il ferma les yeux pour voiler l’éclair qui en jaillissait.

— Eh bien ! chère amie, voilà votre position bien changée, dit le docteur.

— En quoi, monsieur Margerie ?

— En ce que vous voilà absolument maîtresse de vos actions et de votre personne. Vous pouvez agir, de toutes façons, sans contrôle.

Cette réflexion jeta dans le cœur de Louis un germe d’espérance. Elle le vit, ou plutôt le pressentit, car elle ne le regardait pas.

— Je n’en agirai pas moins comme si mon frère était là pour approuver ou blâmer mes actions, répondit-elle ; je me considère comme son intendante à Mauguet, et, quant à ce qui regarderait particulièrement la famille dont il est le chef, je ne prendrais au-