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ses résolutions, elle ne put s’empêcher de rougir en le voyant à l’improviste ; mais, bientôt, elle réprima son émotion. Madame Margerie la tira d’embarras en lui présentant M. Maurel. Bientôt la conversation devint générale.

— Je vous remercie, monsieur, dit-elle au savant collaborateur de Cassini, de vouloir bien me donner vos excellents conseils. J’en aurai d’autant plus besoin, que me voici seule à la tête de mon exploitation agricole. Mon frère ne revient pas encore en France.

— Vous avez reçu une lettre du vicomte ? demanda le curé.

— Ce matin, mon cher abbé. La voici ; lisez-la.

L’abbé Aubert la lut à haute voix, après l’avoir parcourue du regard. Elle ne contenait rien qui ne pût être entendu de tous.

« Ma chère sœur, disait en substance le vicomte Raoul je suis heureux de savoir que vous avez pu rentrer enfin dans notre château paternel. Après tant de vicissitudes un peu de repos vous était bien dû. J’espère que vous parviendrez promptement à le réparer et à recouvrer le reste de nos biens. Quant à moi, je ne retournerai point près de vous, malgré mon envie. Mon sort est attaché à celui de mon roi. Je reviendrai en France avec lui ; et cela ne peut manquer d’être bientôt. Votre neveu me charge pour vous de mille choses affectueuses. Il a le plus grand désir de vous connaître, et, entre nous, je crois qu’il