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de sa famille pour l’étranger, les préparatifs faits à la hâte, les papiers inutiles jetés dans le foyer et qu’une main distraite oublie de brûler, les effets empaquetés au hasard, la fuite à travers les armées républicaines, tandis que tonnait à Paris le canon du 10 août. L’impression fut vive et profonde. Ce fut comme le mirage d’une heure fiévreuse de la révolution.

Le cours de ses pensées se tourna vers son frère, dont elle attendait impatiemment des nouvelles, car il ne lui avait pas répondu depuis qu’elle lui avait annoncé le gain de son procès. Elle pensa qu’il allait sans doute bientôt revenir avec son fils, né en exil.

— Je ferai préparer, à tout hasard, la chambre d’honneur, pensa-t-elle ; peut-être vont-ils arriver très-prochainement.