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s’occuper un peu de vos affaires, voilà qui transformerait Mauguet ! C’est un des collaborateurs de Cassini, un des auteurs de cette belle carte de France qui mériterait une récompense nationale. Il nous apprendrait à diriger les eaux, à trouver leurs niveaux. Permettez-vous que j’essaye de l’amener ici ?

— Mais sans doute, mon cher docteur. Et je serais bien heureuse que vous pussiez réussir ; car j’ai grand besoin des conseils des gens d’expérience.

Mademoiselle de Mauguet et le docteur rejoignirent Louis, qui était descendu de la lande dans un pré plein de joncs et de roseaux.

— Est-ce un rhume que vous cherchez les pieds dans ce marécage ? lui cria M. Margerie dès qu’il fut à portée de la voix. Allons, Louis ! venez avec nous. Profilons de cette belle matinée pour faire un tour de promenade dans les environs.

Louis parut réveillé par la voix du docteur. Il fit volte-face et revint près de Jeanne. Comme elle se trouvait seule en ce moment, il lui offrit le bras. Tous trois descendirent le long des petits sentiers tracés par les pas des bergers ou l’eau des ravins.

Ils gagnèrent à pied les limites de la propriété, et firent le tour des métairies. L’excursion fut longue, et Jeanne s’étonna de l’étendue de ses domaines. Elle ne s’était pas rendu compte, jusqu’alors, de la superficie de deux cents hectares de terrain. Du côté de Saint-Jouvent, ses terres atteignaient presque les premières maisons du village ; du côté de Nieulle, elles