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toutes rendu au moins une récolte. Les granges pourront, si l’on y met de l’activité, être réparées pendant la belle saison prochaine. On devrait, dès à présent, se mettre aux travaux intérieurs du château, rétablir les fenêtres et les portes… Au printemps, on s’occuperait de la toiture qui est à reprendre de tous côtés. En attendant, on peut protéger les endroits effondrés par des nattes de paille. Cet hiver, vous camperez encore dans une sorte de bivouac ; mais, l’année prochaine, vous serez convenablement installée,

— Hélas ! mon excellent ami, où voulez-vous, encore une fois, que je trouve de l’argent pour toutes ces réparations ? Il en faudrait beaucoup. Je n’en ai pas, et on ne m’en prêtera guère. D’abord, vous savez que les capitaux sont rares : je payerais des intérêts énormes, je grèverais ma propriété, c’est-à-dire celle de mon frère et de son fils, d’une lourde hypothèque. Et qui sait quand nous pourrions rembourser ? Avec nos revenus, ce serait bien assez de payer l’intérêt. D’ailleurs, est-il sûr que je trouverais des prêteurs ?

— Aussi ne vous conseillé-je point d’emprunter, chère mademoiselle. Je sais dans quelle suite d’ennuis et de difficultés vous vous engageriez. Comme vous le comprenez fort bien, les charges seraient énormes, et d’autant plus lourdes que vous seriez forcée de les subir pendant plusieurs années. Payer des intérêts qui sont toujours les mêmes, en dépit des inondations, des grêles et des gelées, mais c’est la ruine