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III

Beau temps ! beau pays ! beau soleil ! Sur les bruyères à fleurs roses s’étendent des toiles d’araignée couvertes de rosée, qui scintillent comme des rivières de diamants. Les champs de blé noir secouent leurs pétales blancs sur leurs feuilles rougies par les premières gelées blanches. Le soleil n’a pas encore bu la vapeur qui se condense en larges nuages au-dessus des vallées. Il fait un petit vent piquant qui fouette le visage et effeuille les arbres. Çà et là, les laboureurs apparaissent, au détour des champs, menant leurs bœufs rejoindre la charrue qui les attend, le soc profondément enterré dans un sillon commencé la veille. Quelques rares voyageurs s’échelonnent le long du chemin vicinal, chassant devant eux les bestiaux qu’ils mènent à la foire voisine. Il est six heures du matin.

Sur une hauteur couverte de landes, qui fait vis-à-vis au château, mademoiselle de Mauguet, enveloppée de sa pelisse et la tête couverte d’un large capuchon, regarde ses propriétés en écoutant les explications du docteur Margerie. Louis Thonnerel est à