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des deux cours d’eau qui arrosent ses prés, et un moulin, en ruine, il est vrai, mais qui peut facilement être réparé, et qui moudra le blé de trois villages et de cinq ou six hameaux ; car les habitants de Nieulle, Saint-Jouvent, Périllac, etc., n’iront point porter leur grain aux moulins de la Glayeule, à quatre lieues d’ici, quand le vôtre marchera. Le chemin vicinal passe à votre porte et au milieu de vos terres ; vos halliers contiennent des carrières de pierres ; vous avez un bois de chênes haute futaie forts beaux, des châtaigneraies magnifiques, des étangs qui peuvent déverser leurs eaux sur une immense étendue de prairies ; et puis, presque toutes vos landes produisent de la fougère…

— Oui, mais la fougère est bonne pour chauffer les fours, ou pour faire des brûlis sur les terres en jachères.

— La fougère indique la qualité de la terre. Tous les terrains qui produisent de la fougère peuvent produire le froment. Ainsi, la plupart de vos landes défrichées seront propres à la culture des céréales ; et si, sur les cent trente hectares incultes que vous avez, les deux tiers étaient cultivés… Mais je ne veux pas que l’envie que j’ai de vous voir riche me fasse envisager la position trop favorablement ; demain, s’il fait beau, voulez-vous que nous hasardions une excursion sur les terres de Mauguet ? Nous ferons une reconnaissance ; nous verrons ce qu’il a d’actuellement possible, et vous prendrez votre décision.