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ment offert aux questions et aux provocations de l’abbé Aubert et de M. Thonnerel ; il devait maintenant songer à ses préparatifs, et faire entendre à la vicomtesse de se tenir prête.

Mais Charles de Mauguet ne lui laissa pas le temps de parler.

— Mon cher Rouvré, s’écria-t-il, vous souperez avec nous, je l’exige. Il ne faut pas que les anciennes amitiés effrayent les nouvelles. Nous avons été tout entiers, d’abord, à nos souvenirs et à nos vieilles affections. Mais croyez bien que nous serions tous au désespoir, si vous preniez la fuite devant notre fête de famille.

— Excusez-moi, mon cher vicomte, je ne puis accepter votre gracieuse invitation ; je serais vraiment un convive trop nouveau parmi vous. Et puis, je suis obligé de retourner de bonne heure à Limoges, car je pars demain matin.

— Vous partez ?

— Oui, j’ai obtenu un congé. Je vais faire un petit voyage.

— Ah ! comme cela, subitement ? Ainsi votre visite est une visite d’adieux ? Mais j’espère que nous ne tarderons pas à vous revoir ?

— Certainement. — Mademoiselle, ajouta-t-il en se tournant vers Jeanne, je regrette de ne pouvoir m’unir plus longtemps à ceux qui vont vous souhaiter longue et heureuse vie. Madame de Mauguet daignera aussi m’excuser ; un voyage, si court qu’il soit, demande toujours quelques apprêts.