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vous et marchez ! nous a dit le Seigneur !… »

Marguerite pleurait toujours… Enfin la messe s’acheva. Les fidèles sortirent de l’église et se dispersèrent en attendant les vêpres, qui se chantent, dans les paroisses rurales, après que le curé a déjeuné, afin que les familles ne soient pas retenues trop longtemps loin de leurs maisons.

Les paysans s’abordèrent sur la place de l’église, en causant des nouvelles et du cours des denrées ; les enfants disposèrent leurs jeux de quilles et de boules. Les dames de Boisse et de Trachaussade échangèrent des compliments avec celles de Mauguet et allèrent, comme elles, attendre le second office au presbytère en se promenant dans le jardin tandis que le curé déjeunait.

Les vêpres chantées, le salut et la bénédiction données, le curé courut à l’orgue et se plut à retenir un moment encore ses paroissiens en lançant, au travers du vaisseau de sa modeste église, une bordée de puissants accords. Puis, quand il vit toutes les tôles levées et immobiles dans l’attente, il joua un magnifique andante de Glück, dont les harmonies éclatèrent tout à coup, au milieu du silence, comme des feux du Bengale dans la nuit.

Enfin, vers trois heures, chacun reprit le chemin du logis, du plaisir ou des affaires. Le curé, lui-même, rejoignit ses amis et les suivit à Mauguet.

Comme la vicomtesse allait détourner la place, au bras de M. de Thonnerel, son oreille fut tout à coup