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« — Ainsi, mes frères, dit le pasteur, ayons confiance en Dieu quelle que soit notre misère. Ne peut-il pas toujours nous dire, si faibles, si pécheurs, si affligés que nous soyons : Levez-vous et marchez ! Tournons les yeux vers lui lorsque nous nous croyons au fond de l’abîme ; implorons-le lorsque nous sentons que tous les secours humains sont impuissants à nous sauver. « Vos péchés vous seront remis, » dira-t-il dans son infinie miséricorde, et aussitôt nous trouverons léger le fardeau de la vie, nous serons délivrés des impuretés, des tentations, des faiblesses honteuses qui nous clouent à la terre comme à un lit de douleur. Il nous semblera que nous sortons d’une oppression horrible, que nous naissons à une vie nouvelle. L’air nous deviendra plus pur et meilleur à respirer, le soleil plus brillant ; nous aimerons mille choses innocentes dont nous ignorions la saveur ; la consolation enfin entrera dans notre cœur et donnera à toutes nos épreuves un moins triste aspect.

« N’oublions pas non plus, mes frères, que ce monde est un lieu de combat et une vallée de larmes, comme dit l’Écriture ; nous ne sommes pas ici-bas pour être heureux, car nous sommes en exil. Notre patrie est au ciel, et il nous la faut conquérir. Luttons donc de tout notre courage, et sachons bien que Dieu, qui veut notre victoire, nous a mis dans l’âme des forces inconnues et toutes-puissantes ; luttons encore, même quand nous sommes terrassés, et nous terrasserons à notre tour l’ennemi. Levez--