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bonnes gens, à s’impatienter des bruits de sabots sur les dalles, qui détonnaient, au milieu du recueillement, comme une note fausse dans un concert.

« Ah ! que ne puis-je sentir et aimer toutes ces choses ! se disait-elle, tandis que ses larmes redoublaient. »

Le curé monta en chaire pour expliquer l’Évangile du jour : c’était celui du dix-huitième dimanche après la Pentecôte. Il le lut d’abord à voix haute et claire, pour bien le faire entendre à un grand nombre de ses paroissiens qui ne pouvaient suivre les offices qu’en récitant leur chapelet, faute d’avoir appris à lire.

« En ce temps-là, Jésus étant monté sur une barque traversa le lac de Génézareth et entra dans la ville de Capharnaûm, où on lui présenta un paralytique étendu sur un lit. Jésus, voyant leur foi, dit au paralytique : Mon fils, ayez confiance, vos péchés vous seront remis. Alors quelques-uns des docteurs de la loi dirent en eux-mêmes : Cet homme blasphème. Mais Jésus, connaissant leurs pensées, leur dit : Pourquoi vos cœurs forment-ils des jugements injustes ? Lequel est plus facile à dire : Vos péchés vous seront remis, ou de dire : Levez-vous et marchez ? Or, afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a sur la terre le pouvoir de remettre les péchés : Levez-vous, dit-il au paralytique, emportez votre lit, et retournez dans votre maison. Le malade se leva aussitôt et retourna dans sa maison. À cette vue le peuple fut saisi de crainte, et rendit gloire à Dieu, qui avait donné un tel pouvoir aux hommes. »