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Elle se leva, s’esquiva discrètement, pendant un repos de son fils, et courut à sa chambre, sur la pointe des pieds, ouvrant et fermant les portes avec mille précautions, dans la crainte d’attirer l’attention des domestiques. Elle atteignit la sienne sans avoir rencontré personne, et elle poussait un soupir d’allégement en tournant doucement le bouton de la serrure quand, tout à coup, elle se trouva comme prise au piége par la redoutable Myon, qui éteignait le feu, balayait les cendres, et rangeait les bergères dans leurs coins respectifs.

Elle s’arrêta court, changea de visage et demeura un instant interdite. Puis, elle ouvrit une armoire et feignit d’y chercher quelque chose pour donner un but à son entrée, tout en prenant le temps de se remettre.

— Je suis venue éteindre le feu qu’avait allumé madame la vicomtesse, dit Myon. Les tisons n’auraient eu qu’à rouler sur le plancher ! et puis, le vent repousse la fumée, qui, en suivant le corridor, pourrait entrer dans la chambre de Mademoiselle et faire tousser davantage le cher enfant…

— C’est bien, dit la vicomtesse.

— Madame cherche quelque chose ?

— Oui ; des mouchoirs.

— Ils seront peut-être dans l’armoire du cabinet de toilette ?…

Marguerite eut le frisson de la petite mort. — Je suis perdue !… pensa-t-elle, ou plutôt, c’est pis encore :