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quer le feu qui flambait à l’âtre par cette nuit d’été, le désordre des meubles, et les traces de pas mouillés sur le plancher.

— Madame ferait mieux de dormir que de passer les nuits dehors, surtout quand il pleut, grommela-t-elle, en marchant devant, pour éclairer le corridor.

— Madame n’a d’observation à recevoir de personne ! répliqua vertement la vicomtesse.

— Madame vit comme elle veut, cela ne regarde qu’elle et ses parents.

Marguerite s’arrêta et lança sur Myon un terrible regard d’interrogation et de défi.

— Madame prendra du mal, voilà tout, fit la servante, encore une fois démontée, en ouvrant la porte de la chambre où couchait le jeune Pierre, avec sa grand’tante.

En voyant son fils soutenu par le vicomte et par Jeanne, tandis qu’il toussait d’une voix étouffée, Marguerite sentit au cœur cette crampe douloureuse qui saisit toujours une mère à la vue de son enfant souffrant. Quelles que soient alors les préoccupations d’une femme, ou les passions qui la secouent, il se produit en elle une sorte de commotion demi-physique qui, pour un instant au moins, surmonte tout.

Elle s’approcha du lit, mais se tint aux pieds, puisque son mari et sa tante gardaient le chevet. Quand on lui eut dit, en quelques phrases, coupées par les accès de toux du petit malade, comment le croup s’était déclaré, elle voulut s’empresser à préparer les tisanes ;