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clef dans sa poche au moment où l’on frappait à la porte de sa chambre.

D’un rapide coup d’œil elle s’assura que rien ne trahissait la présence d’Emmanuel, puis elle marcha vers la porte comme on marche au feu.

— Ouvrez donc, madame ! c’est moi, dit la voix de Myon avec un accent d’impatience.

La colère remplaça soudain la terreur dans l’âme frémissante de la vicomtesse. Elle poussa vivement le verrou.

— Que voulez-vous, s’écria-t-elle avec hauteur.

— Mais, dit Myon, interdite par cet étrange accueil, c’est mademoiselle de Mauguet qui m’envoie réveiller madame la vicomtesse…

— Eh bien ! que veut mademoiselle de Mauguet ? reprit Marguerite d’un ton contenu, car elle avait compris à la réponse de la vieille servante que sa colère tombait à faux.

— Madame, M. Pierre tousse beaucoup… et mademoiselle vient d’envoyer chercher le docteur… elle craint que ce ne soit le croup…

— J’y vais ! s’écria la vicomtesse avec une vivacité où un observateur aurait pu deviner autant de soulagement que de consternation.

Elle s’enveloppa sans savoir pourquoi, car il faisait chaud et elle était tout habillée, dans ce châle encore humide d’avoir touché les vêtements d’Emmanuel, et suivit la servante.

Mais la frondeuse Myon avait eu le temps de remar-