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Quant à l’extérieur, le manoir ruiné que nous avons vu au commencement du siècle avait pris alors l’aspect que nous lui voyons encore aujourd’hui. Les bâtiments étaient en bon état, les cours proprement tenues, les chemins environnants bien réparés et toutes les terres arables richement ensemencées. Tandis que les alentours du château, montraient cette heureuse physionomie que donnent les soins constants et l’habitation prolongée, les domaines soignés par d’habiles colons, largement pourvus de bestiaux et de bras, se distinguaient parmi tous ceux du pays par leur plantureuse richesse. Mauguet, dont on offrait, en 1803, dix-huit cents francs de ferme, rapportait dix mille livres de revenu. La dot de Marguerite de Guéblan, employée en terres dans le voisinage, augmentait ce revenu de près du double, et complétait pour la famille environ vingt mille livres de rente. Ce n’était pas encore de quoi faire figure dans le monde, mais c’était assez pour mener à Mauguet, tous ensemble, une vie large et facile.

Grâce à l’économie de Myon, cette somme surpassait les besoins de la maison. Il s’en fallait de beaucoup qu’on la dépensât d’une année à l’autre. Aussi Jeanne usait-elle du surcroît pour acheter un lot de terre, ou bien faire défricher une lande, fonder une prairie ou utiliser un cours d’eau. De cette manière, le revenu croissait tous les ans et la propriété prenait un développement imposant.

L’intelligente impulsion donnée aux travaux par