DEUXIÈME PARTIE
I
Vingt-cinq ans après, le curé Aubert, monsieur et madame Margerie causaient un soir au coin du feu. Le docteur et sa femme étaient des vieillards. Quant à l’abbé, il portait fièrement ses cinquante-cinq ou cinquante-six ans.
Ses cheveux abondants grisonnaient, mais son corps restait droit et nerveux. Il paraissait dans la force de l’âge.
— Oui, mon cher Margerie, disait-il, c’est à vous d’agir ; pour moi, je n’y peux rien… précisément parce que je suis prêtre, précisément parce que je parle au nom du devoir et de la religion.
— Oh ! ne dites pas cela, s’écria madame Margerie.
— Mais si. La vicomtesse Marguerite se défie de ma soutane et de mes sermons. Quand je lui dis : Vous avez l’esprit malade, elle ne me croit pas ; tandis que vous, vous êtes médecin, vous ne parlez pas au nom de la foi, mais au nom de la raison, et, si en lui tâtant