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ceaux de terre qui vous ont été rendus, à vous personnellement, par la nouvelle justice du royaume ; car c’est votre dot, et ils appartiennent à votre mari.

« Que si maintenant mon fils et cette lettre arrivaient avant votre mariage, faites ce que vous dictera votre conscience… Ce sera toujours très-bien fait.

« Élevez votre neveu Jean-Eugène-Casimir-Charles de Mauguet dans la crainte de Dieu et le respect de son nom… Puis advienne que pourra !…

« Adieu, ma chère sœur ; demandez à l’abbé Aubert trois messes pour le repos de mon âme et priez pour moi !

« Raoul de Mauguet. »


Les larmes vinrent aux yeux de Jeanne ; elle tendit ses deux mains à son neveu, et le baisa au front.

— Désormais, lui dit-elle, vous êtes mon enfant. Charles, comptez sur votre mère !

Puis elle adressa une phrase reconnaissante et affectueuse au vieux professeur, et appela Myon pour lui ordonner de préparer les chambres du vicomte de Mauguet et de son précepteur.

Ce fut une heure après seulement, quand elle eut rempli ses devoirs de maîtresse de maison, fait suspendre tous les préparatifs de fête, annoncé à ses gens la mort de son frère, qu’elle put s’enfermer dans sa chambre, se jeter aux pieds du crucifix et pleurer sans contrainte.

Elle pleura longtemps… longtemps, car il fallait