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Myon dormait dans la cuisine, étendue dans une vieille bergère. Louis alla détacher lui-même son cheval et sauta en selle.

Au moment où il allait franchir la porte, Jeanne lui cria d’une voix qui trahit toute sa tendresse :

— Prenez la grand’route, au moins, et dépêchez-vous !

Louis toucha de ses lèvres les débris de fleurs qu’il emportait.

— Adieu ! adieu !… merci ! répondit-il, le cœur débordant d’amour et de bonheur.

Il piqua des deux. Jeanne, aidée de Myon, que les aboiements des chiens avaient enfin réveillée, repoussa les battants de la porte, et l’on entendit, sur les cailloux de la route, le rapide galop du cheval de Louis.

Cette fois, il ne s’attardait pas le long des chemins, il ne laissait point flotter les rênes en rêvant ; mais, la tête haute, aspirant l’air à pleins poumons, serrant sa bride d’une main nerveuse et légère, et donnant de l’éperon ; il dévora l’espace. Il aurait voulu enlever son cheval jusque dans les nuages, lui faire franchir des obstacles inouïs et danser des danses inconnues.