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Et, avec de félines ondulations, elle se glissa entre les groupes, arriva jusqu’à Château-Gaillard, chercha le poignet nu du viveur, et l’effleura seulement du doigt. Il tressaillit, comme si une étincelle électrique l’eût frappé.

Alors, d’une voix dont le seul timbre faisait vibrer tous les fibres de Jean :

— Mon ami, me ramenez-vous ce soir ?… dit-elle.


Au bal suivant, en effet, on ne revit plus Château-Gaillard.

Il disparut soudain du tourbillon parisien. Pendant la première quinzaine, le vide qu’il laissait, ici et là, fut remarqué. Les uns parlèrent d’un accès de goutte ; les autres d’une attaque. Chez lui, on répondait à ceux qui allaient prendre de ses nouvelles que « monsieur était un peu indisposé. » Au bout de quelques semaines, madame de Château-Gaillard reparut dans le monde, plus brillante que jamais. On apprit alors que le baron allait mieux, mais que les médecins lui avaient ordonné un voyage en Italie. L’été vint, madame partit, — pour le rejoindre sans doute !

Et on n’en parla plus.