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XL


» Don Juan, c’est assez, je vous invite à venir demain souper avec moi. »
MOLIÈRE. — Don Juan.


Quand, à son tour, il fut parti, Sarah respira comme après une délivrance. Elle gagna sa chambre, secoua ses atours, défit sa ceinture, jeta les rubans et les boucles artistement mêlées à sa chevelure ; puis sonna sa femme de chambre, se fit déchausser, baigner, peigner, masser, accommoder, coucher, en se disant à travers ses bâillements : « J’en ai assez ! »

Jamais la courtisane n’avait aimé Jean de Château-Gaillard, malgré sa beauté, son élégance, sa corruption et malgré sa passion, non plus, — et peut-être à cause de cette passion même ! Elle l’avait pris parce qu’il lui était utile, et gardé pour la même raison. Mais, à travers les années, elle n’était point parvenue à oublier que, lors de leur première rencontre, elle avait été sa dupe. Si des jouissances d’orgueil, pendant quelques années, lui avaient donné le courage de jouer