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IV

Peu de jours après, Lucien Mériot se présentait à la mairie des Andelys et y déclarait un enfant du sexe masculin, qu’il venait de trouver, disait-il, dans les ruines du Château-Gaillard.

Il lui donna les noms de Jean-Victor-Eugène de Château-Gaillard, en assuma la charge, donna au maire son nom et son adresse à Paris, choisit la plus belle nourrice du pays, la paya grassement et lui annonça qu’il viendrait une fois le mois savoir des nouvelles du poupon.

Et quand maire, juge de paix, et nourrice eurent regardé, en souriant à demi, le nouveau Saint-Vincent de Paule, tout fut dit.

Vers le même temps, madame Hérouard rentrait à Paris ; – fatiguée de son voyage, disait sa jeune soubrette, et un peu plus souffrante qu’avant son départ.

Tout précisément, M. Hérouard était arrivé de la veille et s’apprêtait à repartir pour rejoindre sa femme.

On s’était croisé ; pendant que madame suivait le cours de la Seine, monsieur arrivait par les hauteurs. Monsieur ne trouva pas de paroles pour remercier madame de cette preuve d’amour, et quand madame, qui prit le lit au débarqué, fut un peu reposée, elle serra tendrement les mains de son mari et exprima plusieurs fois son plaisir de se voir au milieu des siens.

Jamais famille plus charmante et plus unie ne s’était