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seule avec Annette te conduira jusqu’à Mantes. Là tu me trouveras à l’hôtel du Grand-Cerf qui est l’hôtel achalandé de la ville, celui où tous les voyageurs de ton rang s’arrêtent…

– Mais alors ?…

– Tu vas m’objecter que ton mari aussi peut s’arrêter dans cet hôtel : c’est peu probable. Il y a deux routes pour aller de Paris à Rouen ; celle d’en haut, et celle d’en bas. La première, plus courte, part de Saint-Denis et, de Pontoise, va droit à Rouen par Magny et quelques petites villes insignifiantes ; c’est celle des voyageurs pressés, des gens d’affaires : la seconde suit à peu près le cours de la Seine par Meulan, Mantes, Vernon, Louviers, Pont-de-l’Arche : c’est celle des touristes. M. Hérouard évidemment arrivera par la route d’en haut. Mais rien que de naturel à ce qu’une femme délicate et souffrante prenne celle d’en bas, qui est pourvue de bons gîtes.

– Ainsi de Paris à Rouen pas de rencontre à redouter ?

— Non, à moins de complications impossibles à prévoir.

— Et de Rouen au Havre ?

– De Rouen au Havre la manœuvre est plus difficile ; mais irons-nous bien jusqu’au Havre ? Le tout d’abord est de partir et d’arriver à Mantes. Tu m’y trouveras, hôtel du Grand-Cerf : je serai en compagnie d’une femme que je nommerai ma mère, et qui semblera aussi un peu souffrante. – Ah ! il est convenu que tu voyages à petites journées !… Nous aussi. Je m’arrangerai pour que nous dînions en-