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d’alvar nuñez cabeça de vaca.


de trente brasses. Je continuai mon voyage jusqu’au soir ; alors je vis deux autres barques ; quand je fus auprès, je reconnus que la première était celle du gouverneur. Il me demandât ce que je croyais qu’il fallait faire : nous étions en pleine mer, il témoigna le désir d’aborder, et il me dit, si je voulais le suivre, d’ordonner aux gens de mon embarcation de prendre les rames et de faire tous mes efforts pour aborder. Un capitaine, nommé Pentoja, qui l’accompagnait, lui avait donné ce conseil, disant que si ce soir-là on ne gagnait pas la terre, on serait six jours sans pouvoir en approcher, et que pendant ce temps il faudrait mourir de faim. Voyant quel était son désir, je pris ma rame, tous les autres rameurs en firent autant, et nous voguâmes presque jusqu’au coucher du soleil ; mais comme le gouverneur avait avec lui les gens les plus forts et les mieux portants, il nous fut impossible de le suivre. Alors, je le priai de me je-