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relation


était à une lieue du cap que j’avais découvert, mais le courant était si fort qu’il nous éloignait du rivage, et malgré tous nos efforts, un vent du nord, qui soufflait de la terre, nous poussa en mer. A une demi-lieue du rivage nous sondâmes sans trouver le fond à trente brasses et sans pouvoir reconnaître si c’était le courant qui s’y opposait. Nous naviguâmes ainsi pendant deux jours en essayant toujours de gagner la terre ; enfin, avant le coucher du soleil nous aperçûmes beaucoup de fumée sur le rivage ; en faisant nos efforts pour y arriver, nous nous trouvâmes sur un fond de trois brasses. Il était nuit, nous n’osâmes pas aborder, et, comme nous avions vu beaucoup de fumée, nous craignîmes d’être exposés à quelque dangers sans qu’il fût possible de voir ce qu’il y aurait à faire, à cause de la grande obscurité : nous résolûmes d’attendre que le jour fût venu. Le matin toutes les barques étaient séparées, et je me trouvais sur un fond